Lettre du pasteur – janvier 2022 ?????? C’est une lettre du pasteur sans titre que je vous adresse. En effet, je n’ai pas les mots pour décrire le sujet qu’elle aborde. « Indicible », « Ineffable » auraient sans doute pu convenir, ou « Unspeakable » pour faire plus hollywoodien. Peut-être même que vous pourriez vous prêter au jeu de lui trouver un titre. L’admiration et l’émerveillement que nous pouvons avoir devant l’œuvre de la création de Dieu, se disent dans le registre du très grand, du méga, de l’immensité : la Terre mesure 12 750 kilomètres de diamètre. La Lune se trouve à 385 000 kilomètres de nous. Le Soleil qui mesure 1,4 million de kilomètres, est à 150 millions de kilomètres de nous. Pluton, la plus lointaine planète, se trouve à 6 milliards de kilomètres de la Terre, alors que la plus proche étoile est à 4,3 années-lumière. Quant à l’Univers observable, c’est-à-dire qui n’inclut que les corps et structures que nous pouvons observer depuis la Terre, il serait d’un diamètre de 93 milliards d’années-lumière. Mais en réalité, la limite de l’Univers observable est relative et n’a pas de signification physique. Des régions nous sont à tout jamais inaccessibles. Les modèles qui tentent de les décrire ne pourront donc pas être vérifiés par l’observation et la question de la taille de l’Univers dans son ensemble ne trouvera jamais de réponse. Ça donne le tournis, n’est-ce pas ! Pourtant si immense qu’elle soit pour nous, la création est toute petite aux yeux du Créateur tout-puissant. Dans un langage très imagé, le prophète Ésaïe écrit qu’il a pour ainsi dire mesuré les eaux des mers et des océans dans le creux de sa main, fixé de ses doigts les limites de l’étendue des cieux, mesuré la poussière de la terre dans un boisseau, pesé les montagnes et les collines dans une balance et ainsi établi leur hauteur. Quant aux 300 sextillions d’étoiles que contiendrait l’Univers, il les fait sortir au complet comme une armée à la parade. Il les appelle toutes par leur nom, sans qu’aucune ne manque à l’appel. Braquons un instant les projecteurs sur l’homme, si éphémère, si dérisoire, si minuscule face aux dimensions de l’Univers. Et pourtant, c’est bien en l’homme que Dieu a mis tout son amour. Dieu qui possède tout, s’est attaché à nous. Dans cet attachement, il a mis tout son cœur, toute sa force, toute son attention, toutes ses attentes. L’importance que Dieu nous accorde est au-delà de toute mesure. Si le champ sémantique pour décrire l’Univers est celui du très grand, du méga, celui pour décrire l’amour de Dieu l’est encore davantage, dans le superlatif, dans la démesure, l’extravagance. Considérons donc ceci : les cieux des cieux ne peuvent contenir Dieu (1 Rois 8. 27). Et pourtant, il fait des modestes écrins que nous sommes son habitation (Jean 14. 23 ; 1 Corinthiens 3. 16). Voilà qui est inouï et donne vraiment le vertige. Voilà l’indicible, l’ineffable, l’unspeakable ! Nous avons beau savoir que Dieu a prouvé à quel point il nous aimait en envoyant son Fils mourir pour nous (Romains 5. 8), la vérité c’est que, même en ayant une très haute idée de l’amour de Dieu pour nous, cette idée ne s’approche ni de près ni de loin de la réalité de cet amour. Peut-être même que plutôt que d’en parler, j’aurais mieux fait de me taire humblement et d’adorer en silence. Tout ce que nous pouvons en dire n’est que relatif. Nos critères de mesure pour en juger et l’évaluer sont inadéquats. Cependant, nous observons chaque jour les effets de cet amour. Les grâces que Dieu nous accorde au quotidien, une bonne vie, le salut, le réconfort, la sauvegarde, le pardon, le soulagement, la consolation, la délivrance… sont autant d’indicateurs qui renseignent nos critères et nous font dire, « Oui, je sais que Dieu m’aime ! ». Cette affirmation résume […]
Lettre du pasteur – décembre 2021 Si le Christ n’était pas venu… Il y a quelques années, une carte de Noël a été publiée sous le titre « Si le Christ n’était pas venu… ». Elle raconte le rêve d’un pasteur, un rêve décrivant un monde dans lequel Jésus ne serait jamais venu. Il sort de chez lui, il parcourt les rues et il ne voit aucune église pointant son clocher vers le ciel. De retour à sa maison, il regarde dans sa bibliothèque et s’aperçoit que tous les livres sur Jésus ont disparu. Il va ensuite rendre visite à un ami dont la mère est sur le point de mourir. Il ouvre sa Bible et ne trouve aucune parole de l’Évangile, aucune promesse d’espoir et de salut. Deux jours après il se retrouve face au cercueil pour diriger l’office religieux, mais il n’a aucun message de réconfort, aucune parole parlant de la glorieuse résurrection. Il n’y a aucune mention d’une demeure éternelle dans les cieux, attendant feu la mère de son ami. Il n’y a que la poussière rendue à la poussière. Mais il y a bien eu une crèche. Qu’importe que le Christ ne soit pas né le 25 décembre ! Qu’importe qu’il ne soit pas né en l’an 0, mais plutôt entre – 5 et – 7 avant lui-même ! Qu’importe si pour les historiens il n’y ait pas d’an zéro qui tienne ! Qu’importe qu’on ne sache pas non plus si l’Église de la Nativité que visitent chaque année les pèlerins à Bethléem, est située au bon endroit ! Qu’importe si pour certains historiens, Jésus est né à Nazareth, en Galilée, dans la maison de Joseph ! Si les débats autour de ces questions peuvent être intéressants et stimulants d’un point de vue intellectuel, savoir où, quand et comment n’est pas le plus important. Il nous suffit de savoir que le Christ est venu et pourquoi il est venu. « Quand le moment fixé est arrivé, Dieu a envoyé son Fils : né d’une femme, il a vécu sous la loi juive, afin de délivrer les personnes qui étaient soumises à la Loi, et de nous permettre ainsi de devenir enfants adoptifs de Dieu. » (Galates 4. 4-5) Le Christ né d’une femme et sous la loi a ainsi partagé notre humanité. Il a été, pour reprendre les expressions des versets précédents, enfermé (Galates 3. 23), soumis à un surveillant, à des tuteurs et à des intendants (Galates 4. 2), et aux éléments de ce monde. Il a partagé l’esclavage de l’humanité pour lui apporter la libération et nous permettre de devenir enfants de Dieu. Alors comprenons bien que si le Christ n’était pas venu, Dieu nous serait étranger (Jean 1. 18). Si le Christ n’était pas venu, nos péchés ne seraient pas pardonnés (Actes 2. 38) et nos prières ne seraient pas exaucées (Jean 14. 14). Si le Christ n’était pas venu, nous n’aurions pas l’assurance qu’il reviendrait une […]
Lettre du pasteur novembre 2021 Mieux que Lépine ! Le 23 octobre, le concours Lépine débutait à Paris et fêtait ses 120 ans. En rembobinant l’histoire, avec plus d’un siècle d’existence, l’évènement créé par le préfet de police Louis Lépine a vu défiler des milliers de créations. Certaines, insolites et farfelues sont vite tombées dans l’oubli. Dans le bas du tableau, on trouve la maison accordéon, le bureau-lit ou encore l’escargotrappe qui permet comme son nom l’indique d’attraper les escargots. Sans doute l’inventeur de cette machine, trouvait-il les gastéropodes trop rapides et donc pas faciles à attraper. A côté de ces créations qui ne se sont pas imposées dans nos maisons, bureaux et jardins, il y a celles qui ont changé nos vies, qui ont immédiatement amélioré notre quotidien et influencé notre futur : la lampe de poche, le fer à repasser, le fauteuil roulant électrique ou encore le stylo à bille. Ce dernier a été présenté au concours en 1919. Il a révolutionné à toujours l’écriture, en la rendant constante et régulière ; et surtout en ne laissant pas des tâches d’encre solides sur la page. Mais c’est sur une autre invention, présentée au concours 16 ans plus tard, en 1935, que porte notre attention. Je veux parler de l’effaceur. Certes le stylo bille était un coup de génie, mais les ratures étaient encore possibles. Mais avec l’effaceur, il était désormais possible d’effacer les erreurs d’écriture et de réécrire par-dessus. A ma grande surprise, j’ai découvert qu’il existe une rivalité autour de l’effaceur. Si en effet, on doit au concours Lépine, le premier stylo détacheur d’encre, la société Pelikan inscrit dans son historique la création de son premier stylo effaceur en 1972. Cependant, pour le concurrent Reynolds, c’est grâce à lui que le premier crayon effaceur arrivait sur le marché pour le plus grand bonheur de tous les écoliers. Laissons là les querelles autour de l’effaceur, pour parler d’un acte d’effacement bien plus important. Il n’y a pas d’imbroglio autour, pas de concurrents revendiquant chacun la paternité. Un seul en est le concepteur, le Christ Jésus. Les ratures ne concernent plus les copies d’écoliers, mais bien les pages de notre existence. C’est lui qui est venu pour effacer les tâches laissées par le péché sur les pages de notre vie. Certes, il m’arrive encore de faire du gribouillage et de rendre des mauvaises copies : parce que je n’ai pas été un bon mari, un bon père de famille, un bon fils, un bon gendre, un bon voisin, un bon pasteur, un bon chrétien. Mais mes erreurs peuvent être effacées. En effet « si nous reconnaissons nos péchés, nous pouvons avoir confiance en Dieu, car il est juste : il pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout mal. » (1 Jean 1. […]
Lettre du pasteur octobre 2021 Avance en eau profonde ! Luc 5. 1-11 1,40 € le pot de 950 grammes de Nutella ! C’est la promotion qu’offraient les magasins Intermarché de la Loire en janvier 2018. Oui, vous avez bien lu, 1,40 € ! Qui ne sauterait pas sur l’occasion ? Personne justement ; et c’est là que les choses se sont gâtées. Tout le monde a voulu en profiter. Ces 70 % de réduction ont provoqué des scènes d’émeute. On a pu voir la clientèle jouer des coudes et se battre. Les cartons volaient, les tapis de caisses ont été envahis d’innombrables pots de la célèbre pâte à tartiner. Les rayons ont été dévalisés en 5 minutes au lieu de 3 mois habituellement… Une autre fois, c’est une journée de Black Friday qui a viré au drame à Long Island. Ce sont 2000 clients impatients de profiter des soldes qui ont écrasé un employé venu leur ouvrir les portes. L’homme est malheureusement décédé des suites de ses blessures. Et combien de morts stupides compte-t-on pour des selfies, au bord d’une falaise, avec un troupeau d’éléphants ou encore avec un pistolet chargé ? Franchement, ces jeux n’en valaient pas la chandelle. Risquer sa vie ou celle des autres pour des causes aussi futiles, cela laisse stupéfait. Il y a des risques insensés, inconsidérés, des risques qui menacent la vie, comme conduire sans permis ou conduire en téléphonant, conduire en état d’ébriété, conduire une moto sans casque… Mais il y a aussi des risques qui nous élèvent : le risque du mariage par exemple, où l’on joue sa vie sur la vie de quelqu’un d’autre. Le risque du célibat, où l’on renonce à se marier pour mieux servir… Dans le récit de la pêche miraculeuse proposée en lecture, le Seigneur demande à Pierre d’avancer en eau profonde. Il lui demande de prendre un risque, alors même que Pierre et ses collaborateurs ont travaillé toute la nuit sans rien prendre. La foi, la confiance en la parole du Christ est un de ces risques, qui nous font trembler parfois, mais qui nous élèvent. Il nous arrive aussi de travailler toute la nuit sans rien prendre. Mais la vie chrétienne est une vie de persévérance et d’endurance. L’ordre de Jésus doit s’affirmer comme une promesse. L’obéissance est toujours féconde. Loin de tout rationalisme, une situation impossible peut recevoir une issue imprévisible, parce qu’on a fait confiance au Seigneur. Dans une situation sans issue, seule compte la parole du Seigneur. La foi n’est pas un fauteuil de paresse dans lequel on s’avachit. La foi ne nous place pas toujours dans des circonstances favorables. La foi est une aventure, une invitation à aller toujours plus loin, là où les eaux sont profondes et moins familières. Pensons encore à cette parole de l’Ecclésiaste : « Jette ton pain sur l’eau, car avec le temps tu le […]