
Lettre du pasteur juillet / aout 2024
Standing Ovation !
Étant plus jeune, j’ai pratiqué le basket-ball. Forcément, j’étais fan de Michael Jordan : His Airness ! Le plus grand basketteur de tous les temps, le GOAT – Greastest of all time, l’homme qui est entré dans le club très fermé des joueurs ayant marqué plus de 30 000 points. Le 21 janvier 2002, Michael Jordan était à la tête des Washington Wizards, or ils étaient reçus à Chicago, son club de cœur. Quand il est entré sur le terrain, les 23 000 spectateurs se sont levés pour applaudir à tout rompre celui qui leur avait apporté tant de succès et de bonheur. Jamais on n’avait applaudi un sportif aussi longtemps. Pendant plus de 3 minutes, des minutes interminables. Les officiels n’ont pas eu d’autre choix que d’éteindre la lumière pour obliger le public à s’arrêter.
Regardez également comment des sportifs sont accueillis après avoir remporté un trophée. Ils sont considérés par tout un peuple comme des héros nationaux. Quant au trophée, chacun considère qu’il est aussi à lui. « On est les champions ! On est les champions, on est, on est, on les champions ! », c’est ce que l’on entend dans les rues.
La personne de Jésus et son œuvre sont éminemment plus grandes, plus importantes que MJ et sa carrière. Et il n’est pas question qu’on éteigne les lumières, autrement dit, nous ne voulons pas taire notre louange, la louange qui lui est due. Le Seigneur Jésus aussi a participé à un tournoi, tellement plus important qu’une compétition sportive. La victoire qu’il a remportée, son trophée, sa victoire, il les partage avec nous. C’est aussi notre victoire ! C’est lui notre véritable héros. Nous pouvons aussi scander, à notre manière, «On est les champions !».
« Souviens-toi de Jésus-Christ, qui s’est réveillé d’entre les morts » recommande Paul à Timothée (2 Timothée 2. 8). Non pas que nous en doutions, mais parfois, dans nos vies stressantes, avec tout ce qui nous pèse, nous avons tendance à oublier que nous avons affaire à un Seigneur Vivant et que sa victoire, c’est aussi la nôtre.
« Dieu est mort. Et moi non plus je ne me sens pas très bien ! » C’est le titre d’une pièce de théâtre qui aborde le sujet de la religion, avec un humour décalé. C’est l’histoire d’un athée qui malgré tout cherche Dieu. Intervient alors une partenaire qui vient apporter la contradiction et tourner l’athée qu’il est en dérision. La religion en prend un peu pour son grade, mais ce spectacle désopilant n’est vraiment pas de nature à ébranler la foi.
Dieu est mort ! C’est à Nietzsche que nous devons la formule. Ce qu’il voulait dire par là, c’est que la foi ne fonctionne plus comme principe structurant ni pour la société, ni pour l’individu. Il s’agit pour lui de penser l’homme à partir de lui-même et non plus à partir de Dieu. Avec l’effacement de Dieu, ce sont toutes les valeurs dont Dieu est le support qui s’effondrent. Il faut alors les remplacer par d’autres valeurs. C’est là qu’intervient ce qu’il appelle le Surhomme, libéré les principes divins faux et illusoires. Ainsi, la mort de Dieu devient libération la condition de libération de l’homme. Il convient cependant de rappeler que Nietzsche, tout en proclamant la mort de Dieu, reprochait à ses contemporains de considérer la mort de Dieu comme une chose facile à concevoir. Pour le philosophe, l’absence de Dieu le plaçait face à un précipice, un néant, un abîme. Il me semble que nous retrouvons un peu de cet abîme dans le titre de cette pièce, « Dieu est mort. Et moi non plus je ne me sens pas très bien ! » Tandis que nous souvenir de Jésus-Christ qui s’est réveillé d’entre les morts, c’est nous rappeler que lorsqu’il a déclaré, «Je vis», il poursuit immédiatement par «et vous vivrez aussi. »(Jean 14). La résurrection de
Jésus est donc une bonne nouvelle qui doit devenir ma bonne nouvelle. La pièce de théâtre de notre vie a alors pour titre : «Dieu est vivant et moi aussi, je me sens bien !»Aussi,nous faisons nôtre cette prière de Paul, « Grâce te soit rendue, soit remercié, toi qui nous as fait triompher en Jésus. » (2 Cor. 2. 14). Dans ce passage, Paul parle pourtant d’un épisode de son ministère qui était un échec, mais qui s’est transformé en triomphe. La croix aussi était en apparence un échec humain, mais c’est bien par elle que le Christ a triomphé. Nous pouvons relire notre histoire à la lumière de son triomphe. Grâce à son triomphe nos échecs peuvent déboucher sur de nouvelles fécondités. Il est le seul capable de ce tour de force. Alors oui, qu’il soit remercié, louangé, glorifié et adoré à tout jamais. Faisons-lui une standing ovation, en joignant nos voix à celles des anges et des êtres extraordinaires qui sont autour de son trône et scandons : «Amen!La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force à notre Dieu, à tout jamais ! Aux siècles des siècles ! Amen ! »(Apoc. 7. 12)
Avec mes meilleures pensées fraternelles,
Raymond Ruffe
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