Lettre du pasteur janvier 2025

Crazy love !

Au seuil d’une nouvelle année, nous prenons souvent de bonnes résolutions. Près de deux siècles avant notre ère, les Babyloniens seraient les premiers à avoir eu l’idée de profiter de la nouvelle année pour tenter de devenir une meilleure personne. Si aujourd’hui les résolutions les plus populaires sont de maigrir, d’arrêter de fumer ou de faire du sport, les Babyloniens quant à eux, s’efforçaient de rendre le matériel agricole emprunté et de rembourser leur dette.

Mais dans le fond, qu’est-ce qui change réellement ?

De la même manière que l’on ressort chaque année du placard, de vieilles guirlandes pour les étendre sur le sapin, à chaque nouvelle année s’accroche son lot de résolutions non tenues. Malgré cette triste réalité d’objectifs fixés non atteints, cela a du sens. C’est l’occasion de s’octroyer la possibilité d’instaurer un changement. Si une bonne résolution peut se prendre à n’importe quel moment, il y a un aspect symbolique en début d’année. On aimerait commencer la nouvelle année d’un bon pied. Cela a du sens, car les origines de la coutume sont également religieuses : les juifs, par exemple, commencent leur nouvelle année, Roch Hachana, par dix jours de pénitence au cours desquels, ils relient les fautes commises l’année précédente.

Aussi, je voudrais dans les lignes qui suivent, partager avec vous la résolution que j’ai prise pour moi-même. Elle tient en trois mots : Aimer le Seigneur !

Certes, je l’aime d’un amour profond ! Mais je me lamente de ne pas l’aimer assez. La portée de mon amour n’est que d’un mètre. Toute mon affection se résume à une goutte dans un récipient en comparaison de ce qu’il mérite. Si je mesure mon amour pour le Seigneur selon ses intentions, je peux avec assurance affirmer qu’il couvre la terre et atteint les dimensions du ciel. Et j’espère que c’est ainsi que le Seigneur le regarde. En réalité, il faudrait que mon cœur ait une capacité accrue et une étendue plus large.

Pensez un instant à ce que nous sommes capables de faire par amour ! Un jour, alors que j’écoutais une émission à la radio, tout en conduisant, l’animateur a demandé aux auditeurs d’appeler pour raconter quelque chose de fou qu’ils ont fait par amour. Un jeune homme a appelé pour témoigner qu’il avait parcouru Montpellier-Strasbourg en scooter pour aller voir sa petite amie. En 1979, le cyclone David, qui fut l’un des ouragans les plus meurtriers de la seconde moitié du 20e siècle a frappé les Petites Antilles. Mon beau-frère, alors fiancé à ma sœur, a quitté la maison de ses parents, a parcouru au moins 6 km à pied contre les vents violents, pour venir jusque chez nous, pour être aux côtés de sa promise. Il y a un peu plus de trente ans, j’ai connu un jeune étudiant de 19 ans, qui a insisté auprès du service comptable du CROUS pour récupérer le chèque qu’il avait donné quelques heures plus tôt, pour payer son loyer, pour offrir à sa petite amie, la parure qu’il avait aperçue dans la vitrine d’une bijouterie.

Nous pouvons également aimer Jésus d’une affection plus profonde que ce que nous accordons à tout autre être. Nous pouvons tenir d’une main relâchée les conforts et les biens terrestres et accepter de nous démunir pour le Christ. Les mâchoires du lion satanique de la persécution (1 Pierre 5. 8-9) peuvent se refermer sur nous, sans parvenir à mettre en miettes cet amour. C’est un nœud gordien impossible à défaire par qui que ce soit. Aucun homme, aucune puissance, ni Satan ni ses sbires ne peuvent distendre cet attachement. Car il est écrit, « C’est avec raison que l’on t’aime. » (Cantique des cantiques 1. 4) C’est un amour qui ne se juge pas tant à l’intensité de ses apparences, mais davantage par son objet. Les attributs, les perfections, les charmes, le pouvoir d’attraction du Christ sont tels, qu’il n’y a rien d’étonnant que notre âme s’attache à lui comme une amoureuse.

Voilà qu’elle est ma résolution en ce début d’année, assortie de cette prière : si nous pouvions amasser la somme de tout l’amour de tous nos cœurs et offrir cette récolte de tous les amours à Celui dont la personne est pleine de charmes.

T’aimer, ô Sauveur charitable
C’est de mon cœur l’ardent désir…

Tu m’aimas d’un amour immense
Ô Christ ! que je t’aime à mon tour
Et n’aspire à d’autre science
Que de connaître ton amour

Christ ! pour moi tu donnas ta vie
Et, dépouillant ta majesté
Tu revêtis l’ignominie
Car tu m’aimas d’éternité

Fais que mon âme aussi réponde
À tant de biens reçus de toi…

Avec mes meilleures pensées fraternelles,

Raymond Ruffe

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