
Lettre du pasteur mai 2025
La parent pauvre de nos fêtes.
Il y a de cela quelques jours, nous fêtions Pâques, qui est à la fois, la plus ancienne et la plus importante fête chrétienne. Mais déjà nos yeux sont tournés vers la Pentecôte qui marquera le début de l’Église. Entre les deux, il y a l’ascension sur laquelle on ne dit pas grand-chose. L’ascension, c’est un peu le parent pauvre des fêtes chrétiennes. Sans doute, parce que nous pensons que l’événement est moins chargé théologiquement que Noël, Pâques ou la Pentecôte… Pourtant l’ascension, c’est bien plus que Jésus simplement monté au ciel. Et si nous voulons trouver un message à dire sur l’ascension, il faut aller dans la lettre aux Hébreux. Car en effet, si l’ascension c’est Jésus qui est monté au ciel, on peut se poser la question sur ce qu’il y fait. Cette lettre nous ouvre les cieux tels qu’ils sont actuellement. Elle déploie devant nous les gloires et les fonctions dévolues à Jésus, depuis que les cieux l’ont reçu après sa résurrection. Nous y avons, une vision des positions, des fonctions, des gloires qui sont celles de Jésus. Quand nous lisons la lettre aux Hébreux, nous voyons les cieux dans lesquels Jésus s’est assis et ce dont il s’occupe.
Le ciel tel qu’il est actuellement est différent du ciel de la Genèse. Dans le ciel de Genèse, il n’y a pas d’homme glorifié, ni d’apôtre, ni de souverain sacrificateur. Nous verrons que le ciel d’Hébreux contient tout cela. Le ciel d’Hébreux est aussi différent du ciel de l’Apocalypse. Dans le ciel de l’Apocalypse, il y a l’Église glorifiée. Ce qui n’est pas le cas dans le ciel d’Hébreux, c’est-à-dire dans le ciel actuel. Néanmoins, dans toutes les gloires du Seigneur Jésus, dans toutes les fonctions qu’il occupe depuis son ascension, nous trouvons un intérêt direct et personnel. Passons en revue quelques-unes de ces gloires et voyons quels intérêts nous y trouvons.
Le titre d’héritier lui est reconnu (Héb. 1 2). Il reçoit la possession de tout et c’est une domination qui ne peut être remise en question. Or le croyant est héritier de Dieu et cohéritier avec Jésus. Le statut d’héritier universel ne suffit pas pour décrire l’excellence de la condition de Jésus. Il a aussi créé le monde et le soutient par sa parole. Il soutient en vue de la conservation, de gouverner, et de la réalisation d’un but. Aussi, il est celui qui gouverne la vie du croyant, en vue de la préserver, en vue de l’amener vers la réalisation d’un but, le salut. Avec Jésus dans la vie du croyant, tout est à sa place et sa vie prend un sens. Dans l’épître aux Hébreux, Jésus est encore le reflet de la gloire de Dieu et l’empreinte de sa personne (Héb. 1. 3). Ce que Dieu est, reluit dans la personne de Jésus. Étant uni à lui, le croyant devient lui-même un reflet de la gloire de Dieu (2 Cor. 8. 18). Jésus est présenté comme le prédicateur et l’auteur du salut (Héb. 2.3 ; 2.10). C’est un Jésus qui se soucie du péché des hommes. Pour nous, c’est un salut infaillible, à l’épreuve de tout ce qui peut subvenir
(Rom. 8. 1 ; Éph. 2. 4-5). Depuis son ascension, Jésus est assis à la droite de Dieu (Héb. 1. 3). C’est une affirmation majeure. Le trône est symbole de la souveraineté. Le Christ nous y a assigné une place, une part à son propre trône (Jean 17. 24 ; Éph. 2. 6). L’excellence de sa situation est ensuite établie par la supériorité dans l’échelle des êtres. Il reçoit un nom nouveau comme un titre. Son exaltation est liée à son statut de Fils, qui est une condition qui dépasse de beaucoup celle des anges. En Jésus, la nature humaine a été assise au- dessus de la nature angélique. Jésus glorifié, n’a pas honte de nous appeler ses frères. Enfin, en tant que sacrificateur : il rend impuissant celui qui exerce le pouvoir de la mort (Héb. 2. 14). Le diable, adversaire irréductible de Dieu, initiateur du péché et destructeur de tout ce qui est bien, s’est vu concédé pour un temps, le royaume de la mort. Mais voilà le pied de nez de Dieu au diable : dans son propre domaine, celui de la mort, il va être atteint et détrôné. Grâce à la perfection de l’œuvre de Jésus, nous avons quitté la région de la mort.
Nous sommes habitués à nous regarder dans le miroir des circonstances, dans le miroir de nos relations humaines. Nous recherchons au travers d’apparences, de la gestion et de notre style de vie, une vie intérieure équilibrée. Mais bien souvent l’extérieur permet de couvrir les peines cachées intérieures : un besoin de paix qui n’est pas comblé, un bonheur qui n’est pas suffisant. Mais je voudrais que ces quelques lignes nous montrent tels que nous sommes dans le miroir de la Parole de Dieu. Considérons la fidélité avec laquelle le Seigneur Jésus occupe ses fonctions depuis son ascension comme une source d’encouragement. Répétons souvent les paroles de grâce, pour que notre identité s’enracine véritablement dans l’assurance de l’amour de Dieu, de l’œuvre accomplie par Jésus et de la fidélité avec laquelle, il veille au ciel sur nos intérêts. Nous trouvons beaucoup plus facile de nous rabaisser, que de nous magnifier en Christ. Nous ne saurions nous placer trop haut en Christ. Nous sommes invités à rattacher ses gloires à nous-mêmes. L’œuvre merveilleuse de Dieu est d’avoir fait des pécheurs que nous sommes des créatures glorieuses. La première chose que nous devons à Dieu, c’est de jouir de ce qu’il nous a fait être : Approchons-nous, profitons de nos privilèges. Le monde n’aperçoit rien de ces gloires, mais nous, nous les voyons au travers du miroir de la Parole de Dieu, et courons avec persévérance la carrière qui nous est proposée.
Avec mes meilleures pensées fraternelles
Raymond Ruffe
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