Lettre du pasteur janvier 2024

Le pain de chaque jour

Si au Trivial Poursuite, vous deviez répondre à la question suivante : Quel roi, compté parmi les plus grands et les plus puissants monarques de la terre, a renversé le royaume de Juda au VIe siècle avant notre ère, détruit le temple et emmené en captivité à Babylone des milliers de Juifs, dont Joakin, le dernier roi de Juda ? Sans hésitation, vous répondriez, Nébucadnetsar. Et vous auriez raison. Par contre, il est très probable qu’il vous soit moins aisé de répondre si la question devait être : Quel fils de Nébucadnetsar lui a succédé sur le trône ? En effet, Nébucadnetsar est bien plus célèbre que son fils. Avec plus de 50 occurrences et un chapitre entier qui lui est consacré, il est le roi païen le plus cité dans la Bible. Lorsqu’il emmena Joakin en captivité, il mit à la place de ce dernier un roi vassal, Sédécias, qui finira lui aussi en exil, les yeux crevés, pour s’être révolté contre Nébucadnetsar. Pourtant, c’est bien sur Evil-Mérodak, fils de Nébucadnetsar, qui régna après lui, que je vous propose de porter ici notre attention. Si la tradition et les sources babyloniennes ont laissé de lui l’image négative d’un roi ayant mal gouverné, la Bible offre de lui une image plus positive. Il n’est cité que deux fois dans les Saintes Écritures, une fois dans le livre des Rois et l’autre dans le livre de Jérémie. Les deux citations évoquent la bonté dont il fit preuve envers Joakin. La Bible ne dit rien d’autre au sujet d’Évil-Médorak. Elle ne dit rien à propos de ses conquêtes ou ses constructions. C’est l’un des règnes les plus effacés. Mais le témoignage que la Bible laisse de lui constitue l’une des plus grandes satisfactions et l’une des plus belles distinctions qu’un homme puisse avoir : être reconnu pour sa bonté.

« Trente-sept ans après l’exil de Joakin, roi de Juda, Évil-Mérodak devint roi de Babylone. Le vingt-septième jour du douzième mois de cette année-là, il accorda sa grâce à Joakin et il le fit sortir de prison. Il lui parla avec bonté et il lui attribua un rang supérieur à celui des autres rois qui se trouvaient avec lui à Babylone. Joakin fut autorisé à ne plus porter ses vêtements de prisonnier et il prit ses repas à la table du roi de Babylone, tous les jours de sa vie. Le roi pourvut constamment à son entretien journalier tout le temps de sa vie. » (2 Rois 25. 27-30)

Une grande vérité au sujet de notre relation à Dieu se cache dans ces versets. Et il est bon de nous le rappeler en ce début d’année nouvelle : « Le roi pourvut constamment à son entretien journalier tout le temps de sa vie.» (v. 30)

Voilà qui représente avec une parfaite exactitude la condition bénie des enfants de Dieu. Le Seigneur ne nous donne pas des provisions suffisantes pour tous les jours et les mois de l’année. D’ailleurs, Jésus ne nous a-t-il pas appris à prier pour le pain de ce jour ? Il ne faut pas vouloir aller plus vite que le ravitaillement. Dans sa bonté qui est sa manière d’être en relation avec nous, Dieu assure notre entretien sur la base quotidienne. Ainsi que l’a expérimenté et affirmé Jérémie, « Les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, il n’est pas au bout de ses tendresses ! Elles se renouvellent chaque matin. Que ta fidélité est grande, Seigneur! » (Lamentations3. 22-23)

La soif du mois de mai ne sera pas assouvie en février, car nous ne l’éprouvons pas encore. Nous ne pouvons manger, boire et porter les vêtements que d’une journée. Nous n’avons pas aujourd’hui la force pour faire face aux épreuves ou accomplir notre service du mois de juin, car les besoins du mois de juin ne sont pas encore nés. Mais nous avons la certitude que chaque jour, nous recevrons une force renouvelée de la part du Seigneur. Oui, nous avons l’assurance que cet entretien journalier nous est accordé. Cet entretien sûr que le Roi nous garantit est la manifestation de sa grâce et elle est perpétuelle. Tout ce qui nous est nécessaire nous est accessible. La provision quotidienne de la grâce ne nous fera jamais défaut. Réjouissons-nous donc en espérance de notre entretien journalier.

Avec mes meilleures pensées fraternelles et en vous renouvelant mes bons vœux.

Raymond Ruffe

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