Lettre du pasteur avril 2024

Le relais !

En période de grand stress et de grandes angoisses de l’âme, il est facile de se laisser aller à la résignation, au fatalisme, au découragement et à la démission. Lorsque des événements terribles et sans signification apparente se produisent, la tentation de baisser les bras est réelle. Mais une autre voie s’offre à nous. Nous pouvons décider d’être spirituellement actif. C’est ce qu’a fait David dans le Psaume 31, alors qu’il était assailli de terreur. Il y exprime sa souffrance. Il se lamente et pleure : «J’ai les yeux, l’âme et le corps rongés par le chagrin. Ma vie s’épuise dans la douleur… ma force faiblit… Je suis comme un objet qui a disparu.»(v. 10-13). Il n’y a pas là d’accents piétistes, on n’est pas dans le

« évangéliquement correct », du style : « Tout va bien, il faut juste faire confiance au Seigneur. » Mais David prend une décision. C’est pour cela qu’on parle d’être spirituellement actif. Paradoxalement, être spirituellement actif consiste ici à s’en remettre à Dieu. Et c’est ce qu’a fait David : «Je me remets entre tes mains. »(v. 6).

L’espérance, c’est ce qui anime quelqu’un capable de telles paroles. Ce sont des paroles qui annoncent un relais. Ce sont les paroles de quelqu’un qui a laissé Dieu le soin de conduire toute son existence. Mais ce n’est pas une chose aisée à faire quand on est assailli de terreur. Même David, qui a réussi ce mouvement de tout remettre entre les mains de Dieu, à un moment, a pensé que Dieu était indifférent à son sort, «J’étais troublé, au point de dire : Me voilà chassé loin de ton regard.»Même Jésus avant de dire avec confiance, « Père, je remets mon esprit entre tes mains », a dit : « Mon Dieu, mon Dieu,pourquoi m’as-tu abandonné ? » Parfois dans l’épreuve, nous pouvons avoir l’impression que Dieu se contente du rôle d’observateur passif et que notre sort passe inaperçu auprès de lui. Mais après qu’il l’ait laissé prendre le contrôle, David a su que Dieu n’est pas seulement celui qui voit, mais aussi celui qui connaît et partage les difficultés et les angoisses de ses fidèles.

Confesser cela, c’est avoir la conviction que mon histoire ne se déroule pas au bout du compte au gré du hasard. Voilà la certitude sur laquelle nous devons nous reposer : Nos destinées sont vraiment entre les mains de Dieu, ce qui est de loin absolument et infiniment mieux que si elles étaient dans les nôtres.

C’est précisément lorsque nous prenons cette décision de nous en remettre au Seigneur, que sa paix qui surpasse toute intelligence garde nos cœurs et nos pensées unis en Jésus-Christ, et que nous trouvons le repos.

Aujourd’hui, en priant ce psaume à notre tour, nous pouvons participer à la confiance de David, lorsqu’au cœur de la tourmente, il a pris la décision de remettre sa vie entre les mains de Dieu. C’est à la fois une attitude humble et un acte de foi de notre part, qui vient dire que la confiance en Dieu est plus importante que les circonstances difficiles et les émotions changeantes qui en découlent. Cela signifie que nous marchons dans la dépendance envers lui et que nous ne remettons pas en question le temps de Dieu dans notre vie. Nous le laissons alors utiliser les circonstances de notre vie pour l’achèvement ultime de son plan.

Sommes-nous découragés aujourd’hui, par notre travail, notre ministère, notre famille, notre santé ? Tout n’est pas fini : Dieu peut encore nous bénir. Rien n’est fini tant qu’il ne l’a pas décidé lui-même. S’il peut renverser les murs de Jéricho, abattre Goliath, fermer la bouche des lions, ou remplir de poissons les filets des disciples découragés, eh bien nos problèmes ne sont jamais trop grands pour lui !

A la suite de David, nous pouvons aussi demander au Seigneur d’être pour nous, un rocher et une forteresse. Remarquons d’ailleurs que David demande au verset 3, « Sois pour moi, un rocher et une forteresse », et il affirme aussitôt au verset 4, « Car tu es mon rocher, ma forteresse. » En fait, il demande ce qu’il a déjà. Alors, « Vous tous qui comptez sur le Seigneur, ressaisissez-vous et reprenez courage.»(v. 25).

Avec mes meilleures pensées fraternelles,

Raymond Ruffe

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