Lettre du pasteur octobre 2023

Je vous dédommagerai ?

Le système juridique prévoit que lorsque vous subissez un préjudice, vous pouvez demander en justice que le responsable de la faute soit condamné à indemniser le dommage qu’il a causé. Dans le livre du prophète Joël, il est aussi question de Dieu qui dédommage son peuple.

« Oui, dit le Seigneur, je vous dédommage pour les récoltes dévorées par les chenilles, les sauterelles,les hannetons et les criquets, cette grande armée d’insectes que j’ai envoyés contre vous. Vous mangerez à votre faim, vous m’acclamerez, moi, le Seigneur votre Dieu, qui accomplis pour vous des actions extraordinaires. Et jamais plus mon peuple ne sera livré à la honte ! » (Joël 2. 25-26)

Ma première réaction devant ces paroles est faite d’étonnement. En effet, le peuple est la victime et Dieu, l’auteur du préjudice. C’est bien Dieu qui a envoyé contre le peuple cette grande armée de criquets destructeurs. Cette grande dévastation est l’œuvre de Dieu (Joël 1. 15). Cependant, très rapidement, l’étonnement laisse place à l’émerveillement. En réalité, le peuple n’a pas suivi les directives divines et subit le juste jugement de Dieu à cause de son égarement. Pourtant Dieu promet de le dédommager. C’est extraordinaire non ! Lorsque vous demandez un dédommagement, c’est parce que vous avez subi un préjudice, vous êtes une victime… Or ici, Dieu promet de remplacer les années dévorées par les sauterelles, alors même que c’était une conséquence de l’égarement du peuple. Non seulement Dieu promet de dédommager, mais il y ajoute des intérêts. Il restaurera son peuple (Joël 2. 21) et lui accordera des bénédictions supérieures à celles du passé ( Joël 3. 1-5).

Nous découvrons là, l’une des merveilles de la souveraineté miséricordieuse de Dieu, qui fait entrer nos erreurs et nos folies dans le plan qu’il a préparé pour nous, afin que de ces erreurs il sorte du bien. Il nous arrive de nous engager volontairement sur des voies mauvaises. Certains de nos malheurs proviennent de désirs que nous avons voulu trop vite satisfaire. Dieu en effet juge nos actions. Mais le mal n’est pas irrémédiable. Pour reprendre les paroles du Psaume 77, la colère de Dieu n’éteint pas sa compassion.

Dans le Psaume 84, David dit au sujet de la vallée de baka, qui signifie la vallée des pleurs, Dieu la couvre de berakah, c’est-à-dire de bénédictions. Prenons encore la tristement célèbre vallée d’Akor, qui veut dire « troubles », « tourments ». Elle doit son nom à l’épisode dramatique qui s’est produit après la prise de Jéricho. C’est dans cette vallée qu’Akan et son clan ont été massacrés après le péché d’Akan (Josué 7). Pourtant, Dieu va transformer cette vallée pour en faire un lieu de bénédiction, une porte ouverte sur l’espérance.

« Pour ceux qui se tournent vers moi, la plaine de Saron deviendra un pâturage, et la vallée d’Akor un enclos pour le bétail. » (Ésaïe. 65. 10)

« Je lui rendrai ses vignes ; la sinistre vallée d’Akor deviendra pour elle une porte ouvrant sur l’espérance. » (Osée 2. 17)

Pour tous ceux qui se sentent rejoints par ces paroles, je demande pour vous tous, que Dieu libère l’espérance dans vos cœurs. Je demande pour vous des temps de rafraichissement. Que viennent pour vous les temps de dédommagement de la part de Dieu. Qu’il rende en jours de joie, les jours de vos épreuves et en années de joie vos années de malheurs (Psaume 90. 15).

Avec mes meilleures pensées fraternelles,

Raymond Ruffe

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