Lettre du pasteur Juillet/aout 2022
Rappelé pour défaut !
Même si les voitures modernes sont plus sûres que jamais, les constructeurs automobiles en rappellent tout de même des millions chaque année. Paraît-il même qu’un véhicule qui fait l’objet d’un rappel à l’usine en ressort plus sûr qu’un autre qui n’a pas eu besoin d’être rappelé. La condition humaine est semblable à ces véhicules concernés par des problèmes mécaniques à leur sortie des chaînes de montage : tous les hommes, sans exception, y compris vous et moi, viennent au monde avec un défaut. Je ne parle pas de malformation physique ou de maladie, mais bel et bien du péché. Nous sortons tous de l’usine en étant marqués par le péché. Mais la plupart décident d’aller dans la vie sans s’attaquer au problème, alors qu’un rappel à l’usine est nécessaire.
Pour se soucier du problème du péché, il faut une prise de conscience que la vie n’est pas que physique et matérielle, mais qu’elle est aussi spirituelle.
Vous vous rappelez sans doute cette série télévisée d’animation française intitulée, « Il était une fois la vie » ? Elle racontait de façon vulgarisée le fonctionnement du corps humain. Elle expliquait l’architecture et la composition des cellules, des tissus, des organes et leurs fonctions. « Et voici, la vie, la belle vie qui coule dans nos veines. » disait le générique. La série nous faisait voyager à l’intérieur du corps jusqu’au mystère du génome, du code génétique et de l’information qui est aux racines de notre fonctionnement biologique. On découvrait les neurones, les synapses, les merveilles du cerveau. Mais la vie c’est plus que cela, n’est-ce pas ! C’est plus que l’ADN et c’est plus que le cerveau. Vivre, c’est infiniment plus que cela. Et c’est si simple de rater sa vie. Tout peut fonctionner dans le corps et en même temps, il est possible que rien n’aille. La machine peut n’avoir aucun raté, mais il y a tant de malheureux en excellente santé physique.
Parfois nous assimilons la vie à l’environnement extérieur, à l’espace qu’il faut étendre toujours plus : travail, famille, loisirs… Mais nous savons bien que c’est une demi-vérité. On peut tout avoir pour être heureux dans la vie et ne jamais se sentir rempli. Car le bonheur ce n’est pas des cases à cocher.
La vie est aussi spirituelle. Or cette vie spirituelle ne se trouve qu’en Dieu. Et le mal-être permanent de l’homme vient du fait qu’il est séparé de Dieu et donc spirituellement mort. Les pilules du bonheur n’y changeront rien. Elles améliorent peut-être l’humeur, mais ne comblent pas le vide intérieur. La cause de cet état de mort spirituelle, c’est le péché. C’est donc le péché qu’il faut traiter. Autrement, c’est comme traiter les symptômes d’une maladie sans s’attaquer au foyer d’infection qui en est la cause. La recherche a encore du pain sur la planche pour trouver des traitements pour de nombreuses maladies. Mais Dieu a résolu le problème du péché. Certes, « le salaire du péché c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus-Christ. » (Romains 6. 23). Pour en découdre avec le péché, c’est vers Jésus-Christ qu’il faut se tourner.
« Oui tu es bon Seigneur, tu pardonnes, tu es plein d’amour pour ceux qui font appel à toi. » (Psaume 86. 5)
« C’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé ; de tout ce dont vous n’avez pas pu être justifiés par la loi de Moïse, de tout cela, en lui, quiconque croit est justifié. » (Actes 13. 38-39)
« Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes, et mettant en nous la parole de la réconciliation. » (2 Corinthiens 5. 19)
Jusqu’à Pasteur on a cru à la génération spontanée, c’est-à-dire à la vie naissant de la non-vie. On croyait qu’il suffisait de laisser traîner des aliments pour qu’ils engendrent des moucherons ou même que des souris naissaient de chiffons sales. Pasteur est celui qui a démontré que la vie ne pouvait être engendrée que par une autre vie semblable : les moucherons naissent des œufs pondus par des moucherons et les microbes proviennent de microbes. Aujourd’hui, c’est universellement admis que la vie ne peut être générée que par la vie. Il en est de même pour la vie spirituelle. Elle ne se développe pas par une amélioration de la vie naturelle (se comporter en chrétien, agir moralement, faire le bien). Elle n’est pas le fruit de nos efforts et de nos œuvres. Elle se développe seulement au contact avec Jésus, la source de la vie éternelle. Elle est le fruit d’un accueil intérieur, un oui à la grâce de Dieu.
« Venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez » nous dit Dieu (Esaïe 55. 3).
Nous pouvons continuer à aller dans la vie cahin-caha, comme quelqu’un qui ignorerait le rappel à l’usine de son véhicule défectueux. Mais alors, nous serions comme « un satellite dévié de son orbite, un orchestre sans maestro, le couvert sans le gîte, des lasagnes sans bolo, un tocard à trois pattes, un échec et mat. ». Nous pouvons aussi nous tourner vers Dieu qui apporte une guérison certaine et efface les stigmates du péché.
« Il aura encore compassion de nous, il piétinera nos fautes ; tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous leurs péchés. » (Michée 7. 19).
Avec mes meilleures pensées fraternelles,
Raymond Ruffe
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