Lettre du pasteur mars 2022 Une vie sans masque ! Après les annonces du ministre de la Santé, esquissant un calendrier de levée des restrictions sanitaires, et l’appel du Sénat à la fin sans délai du dispositif sanitaire, l’horizon d’une vie sans masque et sans passe  vaccinal  nourrit  tous  les  espoirs.    Pourtant,  il  est  fort  à  parier  que  même  sans  les  masques chirurgicaux, nous continuerons de porter d’autres masques. Ceux-là mêmes que nous portions avant la Covid. Ceux-là mêmes que l’homme porte depuis le péché d’Adam. Dans le récit de la Genèse, après la chute, Dieu interpelle l’homme, « Où es-tu ? » (Gen. 3. 8-9). Cette parole, nous pouvons l’entendre de bien des manières : Où en es-tu dans ta vie ? Où en es-tu dans ta relation  avec  moi ?  Où  en  es-tu  dans  tes  relations  avec  les  autres ?  Quelle  que  soit  la  forme  et  la déclinaison que prendra la question, elle aura toujours une double orientation, verticale et horizontale. La question est posée à un homme qui se cache, qui se cache de Dieu, qui se cache de l’autre et qui se cache de lui-même. En somme, à un homme qui porte un masque. Aussi, lorsque Dieu nous pose cette même question, c’est le signe qu’il y a quelque chose qui cloche. Elle vient me rappeler que quelque part, le dialogue a été rompu avec Dieu. Et si je l’entends, je dois l’accueillir comme une invitation à me situer, à reprendre l’échange avec Dieu. Il nous faut alors faire attention aux réponses qui sont autant d’autres  manières  de  nous  cacher :  « C’est  vrai  Seigneur,  que  ces  temps-ci,  il  y  a  eu  tel  ou  tel  manquement, mais bon, je crois que ça ira mieux. Et puis, ce n’est pas comme si je n’en avais pas  conscience… » A l’inverse voilà une réponse claire et franche : « J’ai entendu ta voix dans le jardin,  j’ai eu peur parce que je suis nu ; je me suis donc caché. » (Gen. 3. 10). C’est la réponse de l’homme qui accepte de sortir de sa cachette et de se montrer à Dieu tel qu’il est, en reconnaissant ses zones d’ombres. Dans le « je me suis caché » d’Adam, il y a toute la tradition hébraïque du retour à Dieu, que le Nouveau Testament appellera plus tard la repentance. Je peux être vrai dans ma réponse, parce que celui qui me la pose m’aime, il m’aime malgré ce que je suis et ce que j’ai pu faire. Nos abandons, nos fuites, nos évitements pourront être dépassés, seulement si nous osons répondre et reprendre le dialogue avec Dieu. Comprenons donc que le « Où es-tu ? » de Dieu, son interpellation est avant tout une grâce. C’est le questionnement de Dieu qui nous fera aller plus loin. Et puisqu’avec Dieu, il n’est jamais trop tard pour être celui ou celle que nous devrions être, je vous propose de faire vôtre cette simple prière. Elle est extraite d’un traité édité il y a quelques années par la CMM. Son titre est le suivant, « Bas les masques ! » Et il est toujours d’actualité. Prière :  Dieu  d’amour,  merci  de  m’aimer  comme  je  suis  et  de  vouloir  le  meilleur  pour  ma  vie. Merci parce que je n’ai pas besoin de porter un masque pour paraître devant toi. Tu sais tout de moi. Il n’y a rien que je puisse te cacher que tu ne saches déjà. Merci surtout parce que je n’ai pas à porter de masque  pour  gagner  ton  amour,  puisque  tu  m’aimes  sans  condition.  Je  veux  te  faire  confiance, m’abandonner à ton amour, me laisser transformer par ton amour, et pourvoir dire aussi à mon tour : […]