Lettre du pasteur juin 2025

Un trait de lumière sur une toile sombre.

Depuis la première génération jusqu’à la nôtre, les chrétiens et l’Église ont toujours cherché des précisions chronologiques sur la fin des temps. Chaque génération cherche à voir les signes annonciateurs dans sa propre actualité. D’ailleurs, c’est un sujet qui génère de la crainte chez beaucoup de chrétiens. Ce n’est pas toujours avec sérénité que l’on en parle. Cela s’explique par le fait que les événements qui précéderont l’avènement du Seigneur n’inspirent pas la confiance. Le Seigneur Jésus lui-même, lorsqu’il aborde le sujet, annule tout espoir mal placé. On ne peut jamais dire : « ça ira mieux. » Prenons par exemple la vision décrite dans le chapitre 2 du livre de Joël, c’est une vision de cauchemar. C’est un moment épouvantable. On se le représente comme un assaut gigantesque, « tel qu’il n’y en a jamais eu. » Il déborde comme une marée irrésistible, un tsunami par-dessus les murailles et jusque dans les maisons. La même vision est appelée dans le livre d’Ésaïe « le fléau qui inonde » (Ésaïe 28. 15). Mais sur cette toile sombre, le prophète va mettre une touche d’espérance, une phrase qui est comme un trait de lumière qui traverse la noirceur du tableau qu’il vient de décrire. A ce moment de grande frayeur, au moment où l’on s’y attend le moins, entre les grondements du tonnerre et les éclairs, on entend une voix douce prononcer ces paroles : « Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Joël 2. 32)

Aux heures les plus tragiques, il y a encore un salut possible pour les hommes. Quand le jour devient nuit, que la vie n’est plus possible, il existe encore en Dieu, une délivrance pour tous ceux qui l’invoquent. À l’époque de Joël, ces paroles font référence à l’envahissement du territoire de Juda par l’empire Assyrien. Nous sommes entre 835 et 800 avant Jésus-Christ. Plus de huit siècles plus tard, au jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre prêche devant une foule composée de plusieurs milliers de personnes. Dans sa prédication, il reprend ces paroles de Joël et va leur donner une signification plus complète, plus évangélique : « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » (Actes 2. 21)

Que nous réserve l’avenir ? Nous ne saurions le dire avec exactitude, sinon que notre monde connaîtra encore des heures sombres. Mais depuis la venue du Seigneur Jésus, nous sommes entrés dans la dispensation de la grâce où « quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » Cette promesse n’a pas cessé. Elle n’est pas arrivée à son terme. Au contraire avec la venue de Jésus, la plénitude de cette bénédiction s’est accrue. La promesse demeure dans toute son authenticité, dans sa totalité et dans sa gratuité. Elle n’a pas perdu ni de sa longueur, ni de sa profondeur : « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » Ce que ces paroles mettent aussi en lumière, c’est qu’il manque toujours quelque chose et ce quelque chose, c’est le salut. Où qu’il se trouve, l’homme a besoin impérativement de salut. Aussi longtemps qu’il y aura des
hommes et des femmes sur la surface de la terre, la nécessité du salut se fera sentir. Le salut est une nécessité intemporelle. Lorsque se produisent les plus grands bouleversements, la délivrance reste à portée de main pour quiconque invoquera le nom de l’Éternel. Le sens le plus évident de l’invocation c’est la prière. Ce n’est pas une prière comme une simple répétition, ni une prière comme une sorte de charme, ou un acte de sorcellerie religieuse. Mais la prière qui fait confiance à Dieu, la prière qui sollicite de la part de Dieu la délivrance nécessaire et qui s’attend à la recevoir. C’est une prière qui enlève l’affaire de nos mains et la place dans les mains de Dieu. C’est simple, il n’y a rien de mystérieux. On n’a pas besoin d’intermédiaire. Seule est nécessaire l’aide du Grand Souverain Sacrificateur, Jésus lui-même qui intercède pour nous au-delà du voile. Notez encore que la promesse dit « quiconque ». Il n’y a aucune restriction au terme « quiconque ». Vous pouvez donc vous rendre dans un hôpital, vous pouvez aller dans un établissement qui traite les addictions et vous pouvez passer dans chaque chambre et dire sans mentir « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » Rendez-vous encore dans une prison, arrêtez-vous devant la porte de chaque cellule et dites à chaque détenu que vous rencontrez : « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. »

Si quelqu’un se trouve aujourd’hui dans une situation de détresse, je l’invite à prendre ce verset comme guide et à croire que « quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » À côté des récits authentiques de ce que Dieu a accompli pour délivrer ceux qui font appel à lui, les exploits des héros de fictions et des contes sont ridicules. Êtes-vous sur le point de baisser les bras, d’abandonner la partie ? Invoquez encore le Seigneur. Vous ne pouvez pas périr en priant. Dieu a déclaré : « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. » S’il devait en être autrement, Dieu devrait mentir. S’il devait laisser un pécheur l’invoquer et refuser de l’écouter, il devrait renoncer à sa miséricorde, anéantir son amour. Peut-être qu’un jour, il dira : « Je vous ai appelé et vous avez résisté, vous avez endurci votre cœur. » D’ailleurs, dans le message que le prophète Joël adresse au peuple, il y a aussi un appel à sa conscience et à se repentir. Peut-être que beaucoup ne connaissent pas encore la délivrance promise parce qu’ils n’entendent pas l’appel à la repentance. Et c’est une bien triste affaire, car quand on entend « Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé », il faut aussi entendre :
« Convertissez-vous et vous vivrez » (Ézéchiel 18. 32). Dieu n’est jamais fatigué de pardonner. Il ne se lasse pas non plus de délivrer. Aussi en conclusion, je n’ai rien d’autre à vous dire que cela : Le salut est disponible pour vous, il vous est envoyé, à vous, hic et nunc, ici et maintenant.

Avec mes meilleures pensées fraternelles

Raymond Ruffe

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